Coprésidente de La Redoute et de Relais Colis, cette visionnaire mène la transformation numérique d’une enseigne historique.
Quel a été votre parcours avant de relancer La Redoute?
S’il faut remonter aux origines : un père hongrois et une mère allemande, je me suis toujours sentie européenne poussée à croire en moi et en l’indépendance. En troisième année de management à l’ESCP Europe, après six mois de programme d’échange avec l’université suisse de Saint-Gall, je décide d’y faire mon doctorat en sciences économiques et comptables, tout en travaillant comme auditeur chez Price Waterhouse.
Un accélérateur de parcours : en Allemagne, il existe un programme « haut potentiel » qui facilite l’entrée des jeunes talents au sein des entreprises. En 1992, à 24 ans, j’entre chez Karstadt Quelle, où l’on me confie le redressement de Madeleine une marque en difficulté. Cela a contribué à bâtir ma réputation dans l’e -commerce. En 2009, alors DG de Robert Klingel Europe, on me propose la direction de La Redoute. J’accepte le challenge. Kering décide de recentrer ses activités sur le Luxe et le Lifestyle et donc de céder La Redoute. Avec Eric Courteille, nous élaborons un plan de rachat solide, viable en termes économiques et humains.
Le pitch de mon poste : je suis maintenant coprésidente et copropriétaire de La Redoute. Le « co » est essentiel toutes les décisions sont prises avec Eric Courteille, une situation assez unique en France. Nous co-pilotons chaque étape de la transformation et du développement de l’entreprise.
Quel a été votre plus gros challenge pour La Redoute?
Le plus gros challenge a été l’humain, parce que c’est le moteur de l’entreprise. Pour La Redoute, ayant traversé de fortes turbulences, donner du sens à l’action et la transformation est essentiel. Lorsque nous devenons avec Eric Courteille propriétaires de La Redoute pour un euro symbolique et première en France nous associons les salariés au capital de l’entreprise par le biais d’un FCPER (fonds commun de placement d’ entreprise de reprise). Nous faisons par ailleurs émerger une nouvelle culture d’entreprise qui favorise l’agilité, la confiance et l’exigence. Seul on va plus vite mais ensemble on va beaucoup plus loin!
Une journée type chez La Redoute?
J’arrive vers 8h au bureau. Je passe en revue les chiffres de la veille. Ensuite, j’ai des réunion pour valider la stratégie de l’entreprise, piloter les projets structurants et accompagner les équipes. Quand mon agenda le permet, je rentre vers 20h à la maison pour profiter d’un dîner en famille.
Votre conseil pour les entrepreneures en herbe?
Partagez votre projet avec votre famille et assurez vous qu’elle soit prête à vous suivre. Être entrepreneur c’est un job à temps plein 7/7 et 24/24. Par ailleurs, testez votre business model sur votre cible potentielle afin de vous assurer de sa pertinence. Et ensuite, foncez, ne lâchez rien et surtout amusez-vous!
Quel est votre meilleur souvenir olfactif?
L’odeur des abricots mûrs cueillis directement sur l’abricotier et des « Palatschinka à la confiture d’abricots » (crêpes hongroises) faites maison par ma grand-mère maternelle.
Votre parfum favori et pourquoi?
Celui de la lavande, pour sa fraîcheur et les vertus calmantes de la plante.
Chanel Chance qui a un fleuri fruité jasmin, essence de rose très frais.
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